Voilà deux semaines que le confinement a commencé et comme des équilibristes chacun d’entre nous tente de trouver ses marques.

Depuis la création d’OSEVA, un des sujets qui me tient le plus à cœur est d’accompagner les parents à retrouver confiance dans leur rôle et leur place au sein de la famille. Souvent en séance, je vous confie toute la difficulté que comporte le rôle de parent au 21ème siècle et combien il est légitime et normal de se sentir parfois démuni, déstabilisé, fragilisé.

Alors qu’en est-il en « mode confinement » ?

Depuis quelques jours les bons conseils fleurissent sur internet pour vous guider à être de « bons » parents dans ce contexte si particulier. Il nous faudrait finalement en quelques jours accueillir ce qui se passe pour nous professionnellement, être heureux confiné en famille et se transformer en enseignant ou en mallette créative pour les plus petits.

Mais pouvons-nous réellement être à la hauteur de cette image que nous renvoient les médias, les blogs, les sites spécialisés ?

Certains vivent de l’apaisement, pour d’autres c’est plutôt la descente aux enfers.

Depuis le début de la semaine, j’écoute les parents qui me racontent leurs expériences personnelles et chaque histoire familiale est unique.

Je pense à ce un papa qui vivait de la culpabilité après un crise de colère avec sa fille de 15 ans. Depuis le début, elle s’enferme dans sa chambre, refuse de travailler, cherche le conflit … Mais n’est-ce pas normal de craquer quand la cocotte-minute est pleine ? Est-ce possible dans un temps réduit d’accueillir nos émotions, notre anxiété mais aussi les tensions de nos ados ? Et pour notre ados privé de sa si précieuse liberté, de ses copains, comment exprimer sa colère, sa tristesse ? Chaque comportement semble si légitime, si logique.

J’ai échangé avec des mamans qui télé-travaillent et me disent avoir été comme submergées par une vague. A la pression du travail qui exige plus de concentration, d’attention pour gérer des situations de crise, ce sont ajoutés plus de repas, des courses en drive saturés, de devoirs à la maison. Mais est-ce vraiment possible de mener plusieurs combats à la fois ?

Et puis, il y a ceux profitent de cette opportunité. Je pense à une maman qui a mis sur pause son travail et s’occupe de ses enfants. Elle me confie cette jolie découverte d’un rythme plus lent et du temps passé chez soi. Elle se sent apaisée et cela fait naître une question plus profonde ? N’est-ce pas le bon moment pour changer sa manière de travailler et de s’organiser ? Et pourquoi pas en profiter pour donner vie à de nouvelles perspectives ?

Chaque histoire est différente et chaque famille a sa propre histoire à inventer.

Dans ce contexte il n’y a pas de modèle, il n’y a pas de repères, ou de déjà-vu.

Alors aujourd’hui je n’ai pas de baguette magique à vous donner, mais j’ai plutôt une invitation, une invitation à oser des expériences, oser laisser parler sa créativité, être à l’écoute de son environnement et laisser émerger ce qui vient avec patience et humilité. Peut-être sortirons-nous grandis de cette aventure en faisant de nouveaux apprentissages individuels mais aussi et surtout en famille.